L'accordéon est né à Vienne vers 1830. Aujourd'hui, il a séduit le monde entier et connu la consécration des surnoms : piano à bretelles, boîte à frissons... Léo Ferré l'appelait pour sa part le " piano du pauvre ". Après avoir musardé dans les salons romantiques, il a conquis au fil des générations les " apaches " comme les gens du monde. Pour Hollywood, il est toujours le symbole de Paris. Les Auvergnats et les Italiens l'ont adopté, puis transformé. Ils en ont fait le maître à danser des bals de famille, des guinguettes et des bals musettes. Gourmands des rythmes de ce que Boudard appelle la " musique des mal rasés ", les belles décolletées et les noctambules en habit se mêlent, autour de la rue de Lappe, aux monte-en-l'air et aux radeuses du boulevard Richard-Lenoir. Francis Carco et Pierre Mac Orlan observent et peignent cet univers bigarré, Arletty et Michel Simon, au hasard d'un " fric-frac ", le rejoignent dans le secret des disques. Il apprendra le jazz, le swing, jouera avec Django Reinhardt et Stéphane Grappelli les thèmes des Manouches, accompagnera Damia, Fréhel, Piaf, Mouloudji, Gréco, Ferré, Brel, fera la manche au pont des Arts. Le cinéma lui-même lui ouvrira ses studios. Il a eu ses serviteurs et ses exploiteurs, ses pionniers et ses virtuoses. Sans cesse de nouveaux amateurs prennent la relève... en professionnels ! C'est plus qu'un roman, c'est une saga. Qui n'est pas près de finir, surtout lorsqu'elle est concoctée par Alphonse Boudard et Marcel Azzola.
來源: Google Book